A quoi a servi concrètement le Sommet de Lima ?

Les années passent et les sommets internationaux se succèdent. Mais concrètement, à quoi a servi le Sommet “Man and Biosphere”  à Lima en Mars 2016 pour les agents des RB africaines ?

Lors de ce sommet, l’Afrimab, en charge du réseau des Réserves de Biosphère en Afrique subsaharienne a fait 5 recommandations :

  1. La promotion de l’économie verte, du paiement pour services environnementaux et de l’accès et le partage des bénéfices dans les réserves de biosphère. Ce point est difficile à interpréter : concrètement, qui doit payer pour les services environnementaux ? Mon interprétation est que les gestionnaires des RB doivent évaluer l’impact des installations anthropiques actuelles et à venir (notamment mines, élevages, industries et agriculture) et établir une contrepartie au prélèvement des ressources et services environnementaux, par exemple pour les entreprises agricoles, minières ou industrielles.
  2. Une étude de faisabilité pour la création d’une antenne de l’ERAIFT dans d’autres sous-régions ; Ce point concerne l’Afrimab, l’UNESCO et les responsables de l’ERAIFT, les acteurs de terrain ne sont pas directement concernés. Ils peuvent cependant exprimer leurs besoins de formation auprès de leur Comité National MAB.
  3. Une stratégie de communication, d’information, de collecte et de partages de données ; Cette stratégie ne peut être menée par des agents de terrain isolés et doit être menée par l’Afrimab en charge de ce réseau. Il est cependant essentiel que chaque RB effectue annuellement un rapport d’activité (avec indicateurs quantitatifs et qualitatif) et consigne les réussites et échecs des différents projets locaux. Cela permettra facilement de partager l’information lorsque le dispositif de partage sera en place.
  4. Une invitation des États à soutenir l’initiative de mise en place du fonds régional pour les réserves de biosphère africaines (Afribiofund) et d’autres initiatives afin d’assurer le financement durable des réserves de biosphère et du réseau ; Ce point ne concerne pas directement les gestionnaires de RB, il concerne l’Afrimab, l’UNESCO et leurs partenaires qui pourront contribuer au financemet des projets des RB.
  5. Enfin, un état des lieux des comités nationaux en vue du renforcement de leurs capacités,  de leur donner un statut et un pouvoir et de l’établissement de liens avec les instances gouvernementales. Ce dernier point est essentiel. Seul l’Afrimab et l’UNESCO peuvent faire cet état des lieux mais il est essentiel que les gestionnaires de chaque Réserve de Biosphère connaissent et soit en contact régulier avec les Comité Nationaux du MAB afin de partager leurs besoins, leurs difficultés et leurs priorités et ainsi orienter leur action.

CONCLUSION : 

Le sommet de Lima a pour l’instant très peu d’impact sur les actions des agents des RB. Cela peut être à la fois rassurant, cela indique que les orientation existantes ne sont pas remises en cause, et décevant car aucune modification immédiate et majeure ne semble venir renforcer clairement les capacités techniques et financières des agents, pas dans les années à venir en tout cas.

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